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Jeunes créateurs : à New York, le défilé des rêves et des ambitions

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11 févr. 2006

NEW YORK, 11 fév 2006 (AFP) - Son tout premier défilé new-yorkais vient de se terminer, et l'espoir est immense pour Akiko Ogawa, jeune créatrice venue du Japon avec des rêves d'Amérique plein la tête.


Création de Akiko Ogawa - Photo : Stan Honda/AFP

A côté des vétérans Calvin Klein, Donna Karan ou Ralph Lauren, des dizaines de petits nouveaux ont comme Akiko, présenté cette semaine leur travail à la Fashion Week de New York, tremplin unique pour quelques heureux - et rares - élus.

Installée à Tokyo, vendue depuis 2001 dans une dizaine de boutiques nippones, la créatrice ne se destinait pas à l'export. Jusqu'à ce que sa passion pour les robes du soir prenne le dessus.

"Le Japon n'a pas de gros marché +du soir+. Hanae Mori a été une des rares à en faire. Là-bas, en voyant mes vêtements, les gens croient que j'ai 50 ans!", dit la menue jeune femme de 32 ans en pantacourt et talons compensés, depuis le showroom de Manhattan qui la représente et où les acheteurs des grands magasins pouvaient cette semaine venir voir ses vêtements de plus près.

Dans cet immense loft du quartier de la confection, les pièces d'Akiko sont alignées sur des portants, après avoir défilé sous les tentes de la Fashion Week. Robe-manteau, robe de velours gris-bleu et cristaux, tailleur en cachemire, elle habille une femme fatale moderne, inspirée par Jean-Paul Gaultier plus que par les maîtres japonais Yamamoto ou Miyake.


Akiko Ogawa saluant un ami lors de son défilé à New York Photo : Stan Honda/AFP

"Ils viennent tous ici !", constate Stan Herman, le patron du CFDA, l'association américaine des créateurs de mode, face à ce déferlement de jeunesse.

Les attraits de New York sont forts : la présence de la presse mondiale, les parrainages possibles offerts par les organisateurs, par Vogue USA, le CFDA. "Et puis ici c'est du gros business, et vous pouvez avoir du succès plus rapidement qu'ailleurs", ajoute M. Herman.

Quelques success stories font rêver : Zac Posen, découvert à 20 ans et gérant à 24 un des plus gros défilés de la semaine, ou le duo Proenza Schouler, adoubé à 26 ans par l'influente directrice du Vogue américain Anna Wintour (qui a cette année misé sur le quattuor Trovata).

Mais le risque d'écueil est grand.

"La presse les découvre, sort les caméras, et ils croient que ça y est !", dit M. Herman, regrettant que certains, trop immatures dans le métier, se brûlent les ailes. "Il faut consolider et vendre. Et le problème est qu'il n'y a plus des centaines de magasins comme avant, mais 4 ou 5 géants qui décident de votre sort".

"Zac est un cas miraculeux", relève Valerie Steele, directrice du Musée du Fashion Institute of Technology de New York. "Il a aussi le don des affaires, il a trouvé des soutiens, il a su entretenir sa réputation, et il a ce côté avenant. Car il faut se vendre soi-même autant que sa mode".

Pour elle, le secret tient au temps et à la patience.

"La concurrence est énorme, c'est terriblement cher, et vous devez généralement être présent plusieurs saisons avant que quelqu'un commence à vous remarquer", dit-elle.

Akiko a choisi de plonger, convoyant 120 pièces de Tokyo, avec quatre assistants, pour un show préparé depuis des mois, essentiellement auto-financé grâce à sa ligne bis, "a Primary", vendue au Japon. Au total, des dizaines de milliers de dollars pour 10 minutes de défilé devant 200 personnes, journalistes, acheteurs potentiels. "J'avais une peur terrible, mais finalement aucune chaise n'est restée vide."

Cette semaine, dans le showroom, plusieurs visiteurs ont regardé ses vêtements, souvent jugés un peu chers. Mais la jeune femme se dit patiente. Laissant ses prototypes derrière elle, elle est déjà repartie à Tokyo pour préparer la saison suivante, qu'elle compte de nouveau présenter à New York.

Par Catherine HOURS

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