Le sous-préfet du Gard, Alain Mancini, a demandé mercredi 30 mai au groupe Jallatte, leader européen de la chaussure de sécurité, de suspendre un plan social prévoyant la suppression de 285 emplois en France en raison de la délocalisation de la production en Tunisie.

Chaussure Jallatte

"Cette décision (de délocaliser l'ensemble de la production en Tunisie, ndlr) est inacceptable sur la forme et sur le fond. Il y a des lois à respecter en France", a déclaré le sous-préfet qui s'est rendu sur l'usine de Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard) où le groupe italien JAL, propriétaire de Jallatte, venait d'annoncer la délocalisation aux délégués du personnel.

Choqués, ces derniers et une partie des salariés séquestrent depuis 10h00 quatre dirigeants du groupe dont le directeur général de JAL, Giovanni Falco, en attendant d'obtenir des garanties et davantage d'informations sur le plan social.

Le sous-préfet a indiqué qu'il souhaitait que se tienne une table ronde le plus rapidement possible avec les représentants des salariés, de la direction ainsi que des élus locaux.

M. Falco devait contacter la direction du groupe italien JAL pour décider d'une éventuelle suspension du plan social.

Les salariés ont appelé le président français Nicolas Sarkozy à tenir ses promesses pour empêcher les délocalisations. Le maire UMP d'Alès, Max Roustan, ainsi que le président socialiste du conseil général du Gard, Damien Alary, étaient venus manifester devant le site. Le Gard est touché par une vague de délocalisations industrielles, des collants Well à l'entreprise Eminence en passant par les pianos Pleyel.

Jallatte, fondé en 1947 par un fabricant de galoches cévenoles, s'est spécialisé dans les chaussures de sécurité dont il produit 1,2 million de paires par an.

Quelque 285 emplois sur 336 sont menacés en France, principalement dans le Gard, par la délocalisation complète de la production en Tunisie. Le département du Gard est touché depuis plusieurs mois par une vague de restructurations industrielles, notamment dans le textile.