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2 juil. 2017
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Haute Couture : les petites mains à la rencontre de la technologie chez Proenza Schouler

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Paul Kaplan
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2 juil. 2017

Tous les journalistes de mode se sont rendus au Lycée Jacques-Decour dimanche pour assister au grand début de la marque new-yorkaise Proenza Schouler, qui a ouvert en grande pompe la saison parisienne des défilés couture automne-hiver 2017 - même si techniquement, la collection présentée appartenait plutôt au prêt-à-porter.
 

Proenza Schouler - automne-hiver 2017 - Haute Couture - Paris - © PixelFormula


Ces derniers mois, Jack McCollough et Lazaro Hernandez, le duo créatif à la tête de Proenza Schouler, ont passé beaucoup de temps à Paris à travailler sur leur premier parfum, qui sera lancé chez L'Oréal en février 2018. Par conséquent, une influence française se faisait sentir pendant tout ce défilé, à la fois important et souvent superbe.

Le défilé avait lieu sous les arches de la cour intérieure de ce lycée situé sur les pentes de Montmartre, sous le regard de bronze vert d'une statue officielle. Les mannequins marchaient sur le sol de mosaïque ancienne. Le show était ouvert par deux robes cocktail époustouflantes, assemblages étonnants de tissus enveloppants, conçues comme des sculptures modernistes abstraites qui dénudaient les épaules; suivaient des tenues ornées de dentelle, très femme fatale. Le clou du spectacle était atteint avec plusieurs looks composés d'un mélange de vison, de renard et de plumes de marabout, retenus ensemble par de robustes et très chics crochets et oeillets métalliques.

Ces Américains à Paris sont restés fidèles à leur silhouette signature, de la robe bustier, qu'on a pu retrouver cette fois dans des empiècements sculpturaux en cuir appliqués sur une redingote évasée ou sur des ensembles en jersey rouge, aux vestes à découpes qui descendent jusqu'aux genoux. 

« Nous avons utilisé notre temps libre à Paris pour rencontrer des artisans indépendants et des petits ateliers; les rubans, les plumes, la dentelle irlandaise et tout le reste : c'est de là qu'est venue notre inspiration générale », raconte Lazaro Hernandez.
 

Proenza Schouler - automne-hiver 2017 - Haute Couture - Paris - © PixelFormula


« C'est un engagement de beauté, une plongée en profondeur dans les codes de toute cette profession », ajoute Jack McCollough.
 
Le défilé s'est achevé sur une série de formidables sacs à main en vison. Du côté des accessoires, on a d'ailleurs adoré les chaussures plates, à la forme en pétales très organique, et les gros bracelets en plastique : une vraie proposition de mode, qu'on risque de voir ricocher sur les collections de l'année prochaine.
 
Le défilé a aussi marqué une nouvelle étape technologique. Il était entièrement enregistré en 3D par le showroom en ligne de produits de luxe Ordre, connu pour son sens de l'innovation. Les acheteurs du monde entier peuvent découvrir toute la collection en réalité virtuelle et commander les looks qui leurs plaisent d'un seul clic. Pour Simon Lock, fondateur d'Ordre, c'est comme « apporter le premier rang du défilé parisien n'importe où dans le monde ». 
 
Le duo de créateurs est adoré par les initiés new-yorkais depuis plus d'une décennie. Cette collection témoigne d'une progression remarquable de la qualité pour Proenza Schouler, justifiant pleinement la décision de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode de leur donner une place dans le calendrier officiel de la Fashion Week.

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