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GB : les magasins veulent pouvoir ouvrir plus longtemps le dimanche

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22 juin 2006

LONDRES, 22 juin 2006 (AFP) - L'ouverture des magasins le dimanche suscite aussi un débat en Grande-Bretagne, mais la question porte plutôt sur une extension des horaires de commerce, car l'autorisation d'ouvrir a été acquise de longue date.



Depuis 1994, les commerces anglais et gallois d'une surface de moins de 280 mètres carrés peuvent ouvrir à leur guise, sept jours sur sept. La loi prévoit une restriction pour les plus grands, qui ne peuvent ouvrir que six heures le dimanche, dans un créneau choisi entre 10H00 et 18H00.

C'est le cas des supermarchés et des grosses enseignes d'habillement et de bricolage.

La loi britannique est beaucoup plus souple que dans la plupart des autres pays européens, notamment en France où l'ouverture dominicale est théoriquement interdite, sauf exceptions, comme l'ont souligné deux jugements récents contre le magasin Louis Vuitton (maroquinerie) des Champs-Elysées, et contre 64 commerces du centre commercial Usines Center de Villacoublay (Yvelines).

En Grande-Bretagne, le dimanche est devenu le jour de vente le plus actif en nombre de clients par heure, au point que le ministère du Commerce et de l'Industrie a lancé en novembre une étude pour déterminer s'il ne faudrait pas allonger le nombre d'heures d'ouverture de six à neuf.

Un tel projet est soutenu par les plus gros distributeurs, réunis au sein de l'alliance "Deregulate" ("déréguler"), qui comprend les chaînes Asda (supermarchés, filiale de l'américain Wal-Mart), Ikea, Next (habillement) ou B and Q (bricolage) et prône la dérégulation totale.

"Deregulate" argue de la possibilité de créer des milliers d'emplois ou d'apporter quelque deux milliards d'euros supplémentaires par an à l'économie britannique, comme l'a suggéré une étude récente, alors même que la consommation des ménages est le maillon faible de la croissance.

Le projet soulève aussi des oppositions, notamment parmi les associations familiales et religieuses, réunies au sein de groupes comme "Keep Sunday Special" ("Dimanche, un jour particulier"), qui affirme "ne pas vouloir dire aux gens comment ils doivent vivre, mais souhaiter donner des limites pour protéger les choses importantes", comme "les relations familiales, les petits commerces, la religion et le repos".

Le syndicat Usdaw, qui rassemble de nombreux employés du commerce, est aussi contre l'extension : "94 % de nos membres y sont opposés, et même 64 % des clients", a assuré Paul Clarke, porte-parole du syndicat, à l'AFP.

Surtout, 287 députés, soit la moitié environ des parlementaires britanniques, s'y sont déjà montrés opposés, dont 177 travaillistes, le parti de gauche au pouvoir.

"Nous sommes confiants dans le fait que le gouvernement reconnaîtra que six heures est un compromis sensé, qui permet aux gens de faire leurs achats et aux commerçants de gagner de l'argent", a estimé M. Clarke.

L'alliance "Deregulate" a essuyé un revers le mois dernier avec la défection de Tesco, la plus grosse chaîne de supermarchés, qui empoche une livre sur huit dépensées par les Britanniques.

Tesco s'est retiré de la campagne, arguant du manque de soutien des consommateurs à une extension des horaires d'ouvertures dominicaux. Certains analystes y ont vu une façon d'amadouer la Commission de la Concurrence qui mène actuellement une enquête dans le secteur, mais Tesco s'en est défendu.

"Deregulate" va tenter de redresser la barre au cours des prochaines semaines : l'alliance a embauché une agence de relations publiques, "Good Relations", qui a indiqué à l'AFP être en train de préparer une campagne de sensibilisation.

Par Odile DUPERRY

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