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Farfetch attire les investisseurs... et même PETA

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24 sept. 2018

C'est ce qu'on appelle un succès. L'introduction de la valeur Farfetch à la Bourse de New York a surpris. L'action, qui avait ouvert à 27 dollars, en hausse de 35 % par rapport au prix retenu pour son introduction en Bourse, a terminé sur un gain de 42,25 % à 28,45 dollars.


Farfetch vend aujourd'hui des produits en fourrure sur son site


Fait rare, le prix de sa mise en Bourse avait été fixé à 20 dollars par action, au-dessus de la fourchette indicative retenue de 17 à 19 dollars, signe de l'attrait des investisseurs pour l'e-commerce dans le luxe. La valorisation du groupe s'est fixé à environ 7 milliards de dollars (5,97 milliards d'euros)

Créé en 2008 par l'entrepreneur portugais José Neves, Farfetch héberge des boutiques indépendantes multimarques, permettant à des distributeurs d'avoir un large accès à la clientèle du luxe et aux designers de disposer d'une vaste vitrine en ligne. Le commerce en ligne est en effet devenu l'un des principaux moteurs de croissance des marques haut de gamme, qui redoutaient au départ que ce canal de distribution ne brouille leur image.

Parmi les actionnaires, certains noms sont déjà bien connus en tant qu'investisseurs. Déjà actionnaire du groupe, JD.com, numéro deux du commerce en ligne en Chine, a acquis des actions supplémentaires dans le cadre d'un placement privé. Farfetch a aussi attiré Artemis, la holding de la famille Pinault, qui contrôle et dirige Kering.

Mais Farfetch a aussi attiré un autre type d'investisseur qui semble vouloir s'impliquer sur le long terme. PETA, l'association de défense des animaux, a déclaré lundi que sa branche américaine avait acquis des actions dans l'e-tailer de luxe, car « l'achat d'actions permet au groupe de pousser le détaillant de luxe à abandonner la fourrure ».

Cet achat d'actions lui permettra d’assister aux réunions annuelles de la société et de « l’engager officiellement à mettre fin à la vente de vêtements en fourrure » sur son site Internet. « L'industrie de la fourrure se dirige vers les livres d'histoire car les designers actuels du luxe disent non aux peaux et oui aux magnifiques et innovantes matières vegan », a déclaré Yvonne Taylor, directrice des projets d'entreprise chez PETA.

Alors que Farfetch inclut des produits de fourrure sur son site Web et que le designer de Fendi, Karl Lagerfeld, a récemment défendu son utilisation, un certain nombre de marques de luxe, dont Gucci, l'ont publiquement abandonnée au cours des derniers mois, tandis que Yoox Net-A-Porter l'a également interdite. Pour défendre son point de vue, PETA cite des sondages d'opinion qui annoncent que « 95 % des Britanniques ne porteraient jamais de vraie fourrure ».

La directrice de l'association a ajouté : « Comme de grands créateurs, dont Vivienne Westwood, Versace ou Gucci ont abandonné la fourrure, Farfetch n’a aucune raison de continuer à proposer des marques peu scrupuleuses et qui font l'éloge de la cruauté sur son site ». Le groupe de pression n’a pas précisé combien de parts de Farfetch il avait acquises, ni le prix payé. Mais il a déclaré avoir rencontré des dirigeants de Farfetch dans le passé pour discuter de la question de la fourrure.

Farfetch, déficitaire depuis sa création, a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires en hausse de 59 %, à 386 millions de dollars.

Avec Reuters

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