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Ethiopie : des usines textile attaquées

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11 oct. 2016

Le gouvernement éthiopien a fait porter lundi la responsabilité des troubles qui secouent le pays sur des « éléments » venus de deux pays voisins, l'Erythrée et l'Egypte.


Une usine textile turque de Saygin Dima a été la cible d'attaques en Ethiopie - Saygin Dima


Au lendemain de la proclamation de l'état d'urgence pour une durée de six mois, le porte-parole du gouvernement a déclaré que « certains pays sont directement impliqués et fournissent armes, argent et entraînement » aux « bandes armées » responsables d'attaques contre des biens de l'Etat.

Le porte-parole, Getachew Reda, a nommément cité l'Erythrée, qui entretient de longue date un différend territorial avec l'Ethiopie, et l'Egypte avec qui Addis-Abeba est en conflit concernant le partage des eaux du Nil. Il n'a pas toutefois mis en cause directement les autorités du Caire. « Il existe de nombreux éléments dans la classe politique égyptienne qui peuvent avoir ou pas des liens directs avec le gouvernement égyptien », a-t-il dit.

L'Egypte a déjà fait savoir qu'elle n'avait aucun rôle dans les troubles en Ethiopie. L'Erythrée affirme la même chose.

Des projets d'expropriation de terres sont sources de vives tensions depuis des mois dans le centre du pays, en particulier dans les régions d'Oromia et d'Ambara.

Des organisations de défense des droits de l'homme disent que les troubles ont fait au moins 500 morts, un bilan que le gouvernement considère exagéré.

Les protestataires s'en sont pris notamment à des usines appartenant pour la plupart à des compagnies étrangères. Une douzaine d'entre elles ont été endommagées, notamment deux entreprises de textile d'une compagnie turque.

Le Premier ministre, Haïlemariam Desalegn, a déclaré dimanche, en annonçant l'état d'urgence, que la stabilité de la nation était en jeu. « Des biens d'infrastructure vitaux, des entreprises, des établissements scolaires et de santé, des bâtiments gouvernementaux, des tribunaux ont été détruits », a-t-il dit. L'état d'urgence, a-t-il précisé, ne prévoit pas pour l'heure de couvre-feu mais pareille mesure n'est pas exclue. Tout contrevenant s'exposera à une peine de prison de cinq ans.

Le Congrès fédéraliste Oromo, l'une des forces d'opposition, s'est dit inquiet de l'évolution de la situation, en particulier du rôle des forces de l'ordre dans le cadre de l'état d'urgence. « Il s'agit de manifestants pacifiques, qui ont justement demandé le retrait des soldats. Une telle situation pourrait aggraver les choses », a déclaré le vice-président de cette formation politique, Mulatu Gemechu.

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