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19 janv. 2018
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Elise Anderegg aménage un atelier de confection sur le SIL

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19 janv. 2018

Pendant trois jours, du 20 au 22 janvier prochains, Elise Anderegg délocalise son atelier du Blanc-Mesnil (93) à la Porte de Versailles dans le cadre du Salon International de la Lingerie. Chef d'atelier, table de coupe, machines et petites mains accompagneront la créatrice lors de l'événement pour démontrer qu'une marque de lingerie à la production 100% française existe encore.


L'une des créations d'Elise Anderegg - Instagram @eliseanderegg


Vêtus de blouse blanche, dans la tradition de la couture hexagonale, et petit coq tricolore de rigueur, la corsetière et son équipe produiront des nuisettes en temps réel. « Quand le public pense à un atelier, il n'envisage que le produit fini. Il ne voit pas les personnes qui se cachent derrière, le savoir-faire et les heures de travail nécessaires. A travers cet atelier, j'ai un rôle de formateur, je suis garante d'une équipe de quatre personnes, de leurs salaires. La plus jeune a 20 ans, le plus âgé 27 et ils croient en ce savoir-faire français que l'on entretient ».

Ce qu'Elise Anderegg souhaite défendre tout au long du Salon International de la Lingerie, c'est le vrai "Made in France", un terme galvaudé par certaines marques de sous-vêtements selon elle. « Aujourd'hui, la plupart de mes concurrents font monter leurs produits en Chine, au Maroc ou en Tunisie, et réalisent leurs dernières finitions en France pour pouvoir inscrire made in France sur leurs étiquettes », explique-t-elle.

Les conséquences selon la créatrice ? Un consommateur qui méconnaît le savoir-faire français et boude les marques revendiquant des techniques artisanales, parce que jugées trop dispendieuses. « Attention, je n'ai rien contre le fait d'acheter des sous-vêtements bas de gamme. On ne peut pas mettre tous les jours 500 euros dans une nuisette. Mais on peut réserver ce genre d'achat à des occasions exceptionnelles : mariage, anniversaires, etc.», précise la créatrice. Elle constate cependant que ce n'est pas en France que son savoir-faire est le plus apprécié : « Aujourd'hui, je réalise 90% de mon chiffre d'affaires à l'export. La lingerie de confection française plaît toujours autant, mais hors des frontières hexagonales ». 

En montant son atelier au Blanc-Mesnil l'an dernier, à l'heure où les grandes enseignes de corseterie délocalisent ou laissent mourir les leurs sans former la nouvelle génération, Elise Anderegg avait aussi à cœur de montrer qu'un tel projet pouvait être viable. «  En plus des quatre personnes qui travaillent avec moi, je fais appel à trois freelances quand le rythme s'accélère. Et lorsque le carnet de commandes de la marque est moins rempli, l'atelier développe le travail à façon pour des griffes de prêt-à-porter qui défilent pendant la Fashion Week ou pour des marques de mariage. Ça fonctionne tellement bien que parfois nous avons du mal à honorer toutes les demandes  ». Le prochain axe de progression de la marque Elise Anderegg ? La communication. Et si la griffe entend bien faire parler d'elle avec son atelier à ciel ouvert, la créatrice affirme que ce n'est que le début.

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