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20 mars 2012
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Commerce et tourisme: une union pour le meilleur selon les professionnels

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20 mars 2012

Les sixièmes Rendez-vous du commerce, qui se tenaient le 13 mars au ministère de l'Economie de Bercy, abordaient cette fois le thème du tourisme. L’occasion d’entendre les positions de plusieurs spécialistes et agglomérations sur les synergies à établir entre commerce et tourisme, face à des enjeux croissants.


Les sixièmes Rendez-vous du commerce

"Il y a aujourd’hui 700 destinations qui se concurrencent, contre une cinquantaine par le passé", rappelle ainsi Christian Mantei, directeur général d’Atout France (Agence de développement touristique de la France). "La fréquentation des villes a augmenté en 2011 grâce aux efforts municipaux sur les sites touristiques". Des efforts qui n’enlèveraient rien à l’attrait commercial des villes françaises, pour la directrice de l’Office du tourisme de Dunkerque, Sabine Lhermet, qui avance un exemple: "Parmi les touristes flamands venant dans notre ville, le shopping arrive avant le tourisme dans les raisons invoquées".

Une mise à contribution des commerces qui aurait participé au succès de Lille, capitale européenne de la culture en 2004. Bruno Goval, directeur de l’office de tourisme et des congrès de la ville, l’explique facilement. "Les commerçants sont des vrais relais", souligne-t-il, rappelant la mise à disposition auprès des commerçants de kits aux couleurs de la ville. "Cela permet aux commerçants de pouvoir diffuser l’information et de participer à l’événement".

Une conception partagée par Jean-Pierre Chougnet, directeur général de Marseille-Provence 2013, qui rassemble 90 communes voisines pour créer la capitale européenne de la culture 2013. "Nous avons adapté nos offres commerciales à toutes ces différentes situations selon les villes", explique Jean-Pierre Chougnet. "Nous avons bâti des projets culturels avec les commerçants, notamment en parallèle des projets artistiques. Nous avons jugé qu’il était intelligent de faire vivre ces deux démarches".

Le fameux accueil "à la française"

"L’amabilité légendaire" des Français à l’égard des touristes a naturellement été évoquée. "La première chose à faire serait d’apprendre à nos vendeurs à savoir sourire", assure Martine Delzenne, directrice générale du groupe Printemps. "Pour l’heure, nous sommes désagréables. On a la plus mauvaise réputation".

Un constat qui donne lieu à une analyse aussi singulière qu’intéressante de la part de Marc Restellini, directeur de la Pinacothèque Paris. "Le garçon de café désagréable qui a un charme incroyable auprès du public étranger, cela fait partie de notre charme", assure-t-il. "Qu’il sourit et parle anglais, Ok. Mais il doit garder sa spécificité. Il ne faut pas que nos villes se transforment en Lunapark, comme c’est le cas du Louvre. On ne vient pas à Paris pour trouver le même accueil qu’à New York ou Tokyo".


Philippe Houzé, président du groupe Galeries Lafayette,
et Martine Delzenne, directrice générale du groupe Printemps

Une analyse que confirme indirectement Christian Mantei, qui souligne que le manque d’amabilité n’est pas le plus grave constat des touristes, notamment à Paris. "Contrairement à une idée reçue, la principale critique contre Paris n’est pas sur l’accueil réservé aux touristes, mais le manque de capacité hôtelière", explique-t-il, rappelant aussi l’obsolescence d’une grande partie du parc.

L’incontournable ouverture dominicale

Un autre débat s’est forcement invité lors de cette journée: l’ouverture des commerces le dimanche. "Il y a des synergies à mettre en place notamment au niveau institutionnel, à commencer par cette question du dimanche", pour Sabine Lhermet. Observation confirmée par Philippe Houzé, président du groupe Galeries Lafayette. "Les visiteurs chinois ne viennent pas par hasard: on va les chercher", insiste-t-il. "Si j’avais une baguette magique, j’aimerais que les pouvoirs publics et surtout la Mairie de Paris nous accompagnent dans ce domaine. La fermeture le dimanche est une véritable catastrophe".

Richard Atlan a d’ailleurs profité de cette intervention pour rappeler que le Conseil du commerce de France, qu’il préside, s’emploie à faire progresser la situation. "Ouvrir le dimanche ne gêne en rien les commerçants qui n’ouvrent pas le dimanche", souligne-t-il. "Il faut avoir la possibilité d’ouvrir lorsque les clients sont là".

Vous pouvez relire l’article de FashionMag retraçant l’étude "Tourisme & Commerce" effectuée par l’Union du grand Commerce de Centre-ville, la Fédération des Enseignes de l’Habillement, la direction générale de la compétitivité de l’industrie et des Services et Atout Franc.

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