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6 janv. 2017
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Brexit : une opportunité pour le luxe à Paris ?

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6 janv. 2017

La campagne de séduction est lancée. Si la mise en place du Brexit inquiète actuellement nombre de dirigeants politiques européens, les places financières continentales sont en effervescence. Avec la décision des Britanniques, en juin 2016, de quitter l’Union européenne, nombre d’entreprises financières de la City examinent leurs options pour déplacer des équipes dans l’Union. Des profils généralement de haut vol et aux belles rémunérations que chaque pays souhaiterait rapatrier dans son économie.

Le secteur financier parisien pourrait voir ses effectifs gonfler dans les prochains mois - AFP-Ludovic Marin


Ainsi Paris, Amsterdam, Francfort, mais aussi Madrid, Bruxelles, Luxembourg ou Dublin affichent leurs plus beaux atours pour séduire ces groupes. Et, à ce jeu, la capitale française déploie actuellement la grosse artillerie. Paris Europlace, la structure d’influence de la place financière parisienne, multiplie ainsi les appels du pied, alors que les négociations politiques sont en cours sur les modalités de sortie de l’Union d’ici octobre 2018.

La structure de lobbying, présidée par Gérard Mestrallet, l’ancien PDG d’Engie, annonce attendre l’arrivée de 20 000 cadres et dirigeants de l’industrie financière à Paris, la capitale française revendiquant déjà 180 000 professionnels du secteur. Pour séduire entreprises et individus, la France met en avant son écosystème financier en s’affichant en leader du capital-investissement, en capital-innovation et en termes d’investissement dans la Fintech. Paris Europlace veut aussi casser l’image d’une France n’aimant pas la finance. « Contrairement aux idées reçues, la France bénéficie d’une fiscalité et d’un droit du travail compétitifs », glisse la structure dans un rapport mettant en avant les atouts de Paris par rapport à ses concurrents européens. Il est notamment question d’un passage du taux d’impôt sur les sociétés de 33 % à 28 % d’ici 2020, mais surtout du régime français des impatriés. Celui-ci permet aux professionnels ayant des revenus annuels de plus de 300 000 euros et s’installant en France de bénéficier d’un taux d’imposition de 28 % contre 38 % normalement.

Tous les profils arrivant en France n’atteindraient pas forcément ce niveau de rémunération. Mais la finance de marché et la banque d’affaires font clairement partie des secteurs les plus rémunérateurs… en particulier en ce qui concerne les profils que Paris souhaite draguer. Ainsi, en 2014, une étude présentée par Capital.fr et réalisée par People Base CBM glissait que les sales, chargés de faire le lien entre les traders et les clients, étaient payés plus de 120 000 euros primes incluses. Une autre étude réalisée par Emolument.com, spécialiste du secteur, affichait des revenus d’environ 60 000 euros pour un analyste, 125 000 euros pour un associé et 600 000 euros pour les directeurs généraux.

L’annonce d’une arrivée massive de consommateurs à fort pouvoir d’achat doit donc sonner doux aux oreilles des marques haut de gamme et des Maisons de luxe parisiennes. Une étude Kantar estimait par exemple, en 2015, que les personnes sensibles au luxe étaient deux fois plus nombreuses parmi les Français au revenu de plus de 60 000 euros que dans l’ensemble de la population française. Alors que la consommation des touristes étrangers s’est retrouvée affectée ces dernières saisons, une telle immigration pourrait offrir un souffle nouveau au secteur.

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