Approvisionnement : le court terme plébiscité par les marques

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
1 déc. 2016

Dans les prochaines saisons, plus de la moitié des marques françaises souhaitent développer leurs approvisionnements à court terme. Ainsi, elles sont 59 % à vouloir développer leur sourcing d'actualisation, et 54 % leur sourcing de réassort, selon l'enquête de l'Institut Français de la Mode.

Les chiffres présentés à l'occasion de la journée Perspectives Internationales Mode&Textile 2017 montrent en effet que seuls 17 % des entreprises interrogées souhaitent développer leur approvisionnement de moyen terme (contre 60 % visant la stabilité). Et 6 % veulent renforcer les commandes à long terme (contre 54 % souhaitant des niveaux stables).

"Il y a une volonté claire de développer un approvisionnement du court terme", pour Gildas Minvielle, directeur de l'Observatoire Economique de l'IFM. "Et cette volonté est bien présente quelles que soient les différentes stratégies d'entreprise et de sourcing mises en oeuvre par les entreprises interrogées".

Pour l'heure, le sourcing à court terme représente encore une part minoritaire des commandes d'habillement, avec 22 % du total. Divisés entre 11 % pour l’actualisation des collections et 11 % pour le réassort. Le long terme reste le mode de commande le plus prisé, avec 42 % des prises d'ordre, contre 36 % pour celles effectuées à moyen terme.

Cette évolution s'accompagne d'un glissement géographique des prises d'ordre. Les entreprises françaises sont 41 % à vouloir réduire les commandes passées en Chine (contre 40 % annonçant une stabilité et 19 % à parler de hausse). Il sont en revanche 46 % à vouloir maintenir les niveaux de commandes passées au Bangladesh (24 % en hausse et 30 % en recul). Troisième plus gros fournisseur, la Turquie devrait, elle, connaitre une hausse des commandes. Quelque 51% des marques interrogées visent une augmentation de leur sourcing turc  (12 % en recul et 37 % en hausse).  Hausse importante, mais cependant moindre que l'an passé.

A noter également que le Maroc et la Tunisie connaissent des hausses respectives de 46 % et 41 % des intentions de commandes, contre des baisses marginales. Cette hausse prononcée est également perceptible du côté de l'Europe de l'ouest, avec 44 %, et de l'Europe de l'est, avec 57 %, contre des intentions de recul respectives de seulement 10 et 3 %.