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8 déc. 2015
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Adidas et Parley for the Oceans lancent un appel à l'industrie à Paris

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8 déc. 2015

Il y a six mois, Adidas et la plate-forme Parley for the Oceans dévoilaient le premier fruit de leur collaboration à l’ONU. La première chaussure Adidas en matériaux issus de filets de pêche abandonnés est annoncée à la commercialisation pour le mois d’avril prochain.

La semelle réalisée en impression 3D avec un matériau issu des filets de pêche abandonnés dans l'océan - Adidas


A l’occasion de la COP21, la conférence sur le climat qui se déroule actuellement et jusqu'au 11 décembre à Paris, les deux partenaires ont repris la parole. Cette fois, ils ont présenté un nouveau modèle de chaussure. Plus spécifiquement, Eric Liedtke, en charge des marques du groupe Adidas, et Cyrill Gutsch, fondateur de Parley, ont mis en avant la première semelle réalisée en impression 3D avec un matériau issu des filets de pêche recyclés.

Cette innovation, qui n’est pas encore commercialisable, permet aux deux acteurs de prendre la parole et, accompagnés de Paul Watson, fondateur de l’association de protection des océans Sea Shepherd, de militer pour un développement durable de l’industrie.

« Nous avons recouvert toute la planète de plastique. Nous devons arrêter de produire. Il y a déjà assez de plastique, a martelé Cyrill Gutsch. Mais nous devons savoir que si cela devient un bon business, les gens s’en soucient. Cela doit devenir plus lucratif de protéger l’océan que de le détruire. »

Exemple de chaussure avec une semelle réalisée en impression 3D - Adidas


Parley met en avant l’utilisation de matériaux recyclés et une nécessité de « réinventer le plastique » illustrée par ses collaborations avec Adidas ou d’autres marques. Pour arriver à cela, la plate-forme, qui fait se rencontrer défenseurs de l’environnement, scientifiques, designers et industriels, a pu s’appuyer sur l’aura d’un Pharell Williams. « Grâce à cette collaboration, le plastique recyclé est devenu pour les créatifs plus cool que le plastique traditionnel », explique le fondateur de Parley.

L’enjeu est donc double. Parvenir à faire réduire la production de plastique. Mais aussi développer les procédés pour développer les matériaux de demain et industrialiser leur utilisation.

Eviter, intervenir et re-designer

Sur le premier point, Parley prône une stratégie en trois points baptisée AIR, qu’Adidas commence d’ailleurs à appliquer. AIR est l’acronyme d’Avoid, Intercept & Redesign (éviter, intervenir et re-designer). Ainsi, Adidas annonce l’élimination progressive des sacs en plastique dans ses magasins d’ici la fin du premier trimestre 2016. La marque bannit aussi, en accord avec Coty, l’utilisation des microsphères en plastique dans tous ses produits de soin du corps.

Côté Intervention, un groupe de salariés du groupe a participé à un programme de la Parley Ocean School et envisage de former un plus grand nombre d’employés.

Enfin, en termes de design, le travail sur l’utilisation d’un matériau issu des déchets récoltés dans l’océan pour produire les semelles des chaussures de demain en impression 3D fait figure de belle avancée.

Parley entend protéger les espèces vivant dans les océans - Parley for the oceans


Les équipes de recherche et développement s’appliquent à présent à optimiser les utilisations de ces plastiques récupérés sur les plages et dans l’océan. « En ce qui concerne l’impression 3D, nous sommes encore aux débuts de l’utilisation de cette technologie. La première étape est la maîtrise technique. Le second point est de passer à une phase d’industrialisation du procédé ». La recherche est en effet la clé pour réinventer le modèle de l’industrie de la chaussure et du sport.

Dans les plastiques récupérés, techniquement aujourd’hui, tout ne peut pas être réutilisé pour fournir des matériaux susceptibles de remplacer les produits Adidas réalisés en polyester. Mais le groupe ne va pas les jeter pour autant. Il a pour objectif de trouver comment les utiliser dans ses concepts retail ou dans ses locaux.

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