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11 sept. 2017
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​Le centre-ville, grande cause nationale 2018 ?

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11 sept. 2017

Patrick Vignal, député de la République en marche de l’Hérault et président de l’association Centre-Ville en Mouvement, a adressé au président de la République et au Premier ministre une lettre ouverte appelant à faire du centre-ville, victime notamment de désertification commerciale, une grande cause nationale en 2018. L’élu formule plusieurs propositions, clamant que « les villes doivent renaître de leurs centres ».

Patrick Vignal avec Emmanuel Macron en juin 2016 - AFP


Pour le député, certaines villes de 40 000 habitants deviennent ainsi des « mouroirs » après 19h. Le baromètre 2017 de la perception des centres-villes montre qu’un tiers des Français estiment que leur centre-ville est en déclin et un autre tiers qu’il n’évolue pas. Et se multiplient depuis plusieurs années les cris d’alarme des professionnels du commerce face à la désertification commerciale des villes petites et moyennes.

Encadrer la vie commerciale

L’Association formule plusieurs propositions pour remédier aux différents problèmes. A commencer par la mise en place d’une moratoire d’une an sur l’extension des zones commerciales périphériques. Celui-ci doit permettre de réfléchir à la régulation des parcs commerciaux, ou « retail parks », et de déterminer quel échelon territorial devrait avoir un droit de regard sur l'établissement ces commerces, largement pointés du doigt pour avoir vidé les cœurs de ville de leurs commerces indépendants. 

Est également proposé d’associer les régions à ces enjeux locaux, avec la nomination de « super managers » régionaux intégrés, faisant le lien entre Conseil régional et responsables de commerces et centres-villes. En parallèle seraient développées des sociétés d’économie mixte (SEM) chargées de soutenir les actions en faveur de centres-villes touchés. Tandis que les collectivités locales seront incitées à se regrouper autour des Conseils régionaux pour développer des plans d’équilibres commerciaux.

Parmi les autres mesures proposées figurent la reconnaissance et l’encadrement des managers de centre-ville, l’instauration de zones franches dans les cœurs de ville en déclin, l’élaboration d’une réflexion sur le dernier kilomètre pour optimiser les livraisons (qui représenteraient 32 % de la circulation des centres), la mise à profit de l’attractivité des marchés non-sédentaires pour transformer les halles en lieu de rendez-vous autres ou encore l’instauration d’échanges avec les professionnels et élus européens sur les meilleures pratiques et réussites en termes de dynamisation de centres-villes.

Des chiffres alarmants et encourageants

Comme le rapportait FashionNetwork.com en février dernier, le taux de vacance commercial moyen dans les centres-villes français tutoie désormais le cap critique des 10 %, selon la Fédération du commerce associé, Procos. Les villes moyennes de 35 000 à 70 000 habitants sont les plus touchées, devançant de peu les villes plus grandes, dont la population est comprise entre 70 000 à 240 000 habitants. « 50 % de ces villes moyennes connaissent un taux de vacance inquiétant à plus de 10 %. Ce taux dépasse même les 15 % pour un centre-ville sur cinq, pointe Procos. Les performances des enseignes nationales sont, en moyenne, assez faibles, 20 % en deçà de leur niveau moyen de chiffre d’affaires en France. »

Si l’attachement des Français aux centres-villes reste fort (59 % se disent être plutôt ou très attachés), le taux a reculé de quatre points sur la seule année écoulée, selon le dernier Baromètre. Quelque 78 % des Français souhaiteraient être consultés et/ou associés à la construction des centres-villes de demain. Et si les centres-villes sont loués pour leur facilité d’accès (41 %) et leur convivialité (35 %), 83 % des visiteurs déclarent essayer de privilégier le commerce local et 24 % déclarent fréquenter davantage les commerces de centre-ville que par le passé (+4 points).

Quant à savoir ce qui donnerait plus envie de se rendre dans les centres-villes, 41 % des Français interrogés répondent que l'ouverture à l’heure du déjeuner en semaine serait un plus. Et 32 % évoquent des ouvertures le dimanche matin (26 % pour toute la journée). Ils sont par ailleurs 27 % à souhaiter des ouvertures tard le soir une fois par semaine et 25 % des ouvertures jusqu’à 21-22h tous les soirs de la semaine.

Pour rappel, la Direction générale des entreprises dévoilait en juillet un recueil des stratégies et témoignages de 89 villes européennes (hors France métropolitaine) dans le domaine de la dynamisation de centres-villes.

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